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Bientôt, la carte des vins de la région : Languedoc
Sur la pointe sud de l'hexagone, autour du golfe du Lion, s'étire un vignoble qui est en volume le premier de France : oui, nous parlons bien du Languedoc, avec ses 200 000 hectares de vigne plantée sous un climat hautement favorable. Beaucoup de vins de table, certes, mais aussi de nombreux vins de qualité, dont les AOC rassemblent 36 000 hectares, soit tout de même une Bourgogne et demie ! Le Languedoc excelle notamment dans les muscats (de Frontignan, de Mireval, de Lunel et de Saint-Jean-de-Minervois), ces vins doux naturels obtenus par mutage. On sait moins souvent qu'il abrite aussi le doyen mondial des vins effervescents : la Blanquette de Limoux, élaborée dès 1531 par les moines de l'Abbaye de St-Hilaire. Depuis les années 1980, c'est aussi l'un des hauts lieux du retour en grâce des vins de cépage, autour du grenache, du mourvèdre et de la syrah. Autant de raisons d'étancher sa soif et sa curiosité en découvrant ou redécouvrant ce vignoble des plus attachants !
Vignoble attachant... et ancien ! Car la viticulture, à l'ouest du Rhône, est attestée dès l'installation des colonies grecques (notamment à Agde), donc avant même l'occupation romaine de la « Narbonnaise ». Les Romains innovent cependant en matière de technique culturale : avec eux, la vigne passe de la coupe « en gobelet » à la taille « étrusque », en treille. En l'an 92, les vins languedociens subissent de plein fouet le fameux édit de Domitien. Commandant l'arrachage de la moitié des vignes hors d'Italie pour des motifs encore controversés (pénurie de blé ou clientélisme), il ne sera heureusement que partiellement appliqué, tant les résistances sont vives.
À la fin du Moyen-âge, les vins du Languedoc bénéficient du relatif essor des échanges commerciaux : fin XIIIème, on sait déjà qu'ils s'exportent via les ports de Villeneuve-lès-Maguelonne, de Saint-Gilles et d'Aigues-Mortes. Mais c'est plus encore l'ouverture du Canal du midi (en 1681) qui dynamise le vignoble, et lui facilite fortement l'accès aux marchés de Toulouse, Bordeaux et Marseille. Au XVIIIème siècle, les surfaces s'étendent continûment, et l'introduction du cépage aramon, en 1780, marque l'entrée dans une ère de très grande production. Aussi, lorsqu'en 1853, le chemin arrive en Languedoc, la filière locale est prête à conquérir les vastes marchés du nord de la France, aux climats moins cléments, et dont certains renoncent largement à la vigne lors du phylloxéra. Le Languedoc est peut-être la seule région de France dont la production ait dépassé son niveau préphylloxérique : après la crise, l'Aude, le Gard, l'Hérault et les Pyrénées-Orientales fournissent à eux seuls 40 % de la production française !
Cette situation de surproduction, marquée par de nombreuses fraudes, entraîne la violente révolte vigneronne de 1907, qui mène le midi au bord de l'insurrection - avec l'intervention de l'armée sur décision de Clémenceau, et la fameuse fraternisation de Béziers avec le 17ème régiment d'infanterie de ligne, de recrutement largement local. La crise prendra fin peu à peu avec la loi du 29 juin 1907, qui réprime sévèrement la fraude en matière de vin.
Après 1962, le vignoble connaît une nouvelle vague de plantation massive pour pallier l'absence des vins d'Algérie - la filière accueillant alors nombre de rapatriés. Un long cycle des quantités, qui avait commencé au XVIIIème siècle, s'achève ensuite quelques années plus tard : la demande évoluant vers des vins plus typiques et plus qualitatifs, le vignoble languedocien renonce aux cépages les plus productifs, et retrouve ses productions emblématiques : syrah, mourvèdre, grenache. Cette campagne de qualification est couronnée de succès en 2007, avec l'obtention d'une appellation régionale AOC Languedoc.
De Montpellier jusqu'aux limites du Roussillon, le vignoble du Languedoc traverse les départements du Gard, de l'Hérault et de l'Aude, comme un amphithéâtre qui donnerait sur le golfe du Lion. Ce faisant, il longe plusieurs massifs, souvent de moyenne montagne : la Montagne Noire (près de Mazamet), plus bas le Massif des Corbières, puis jusqu'au piémont des Pyrénées vers le Roussillon, avec le célèbre massif du Canigou, visible de Barcelone comme de Marseille.
Son climat est résolument méditerranéen : globalement très ensoleillé, aux hivers doux et aux étés chauds et secs. Les vents dominants sont la tramontane - sec et froid - et le marin, humide, nuageux et parfois violent.
Si le climat reste homogène dans l'ensemble, les sols, en revanche sont assez variés : argilo-calcaires, schisteux, gréseux, molassiques ou alluvionaires (comme à Lunel), leur seul trait commun étant leur caractère plutôt caillouteux.
En blancs, on trouve aujourd'hui le bourboulenc, la clairette, le chardonnay, le chenin, les grenache blanc et gris, le maccabeu, la malvoisie, la marsanne, le mauzac, le muscat blanc à petits grains, le muscat d'Alexandrie, la roussanne, le sauvignon blanc et le viognier.
En rouges : le cabernet-sauvignon, le carignan, le cinsault, le merlot, le mourvèdre, le grenache noir, le pinot noir et la syrah.
De quoi agrémenter sans peine une région par ailleurs magnifique et chargée d'histoire - entre le Canal du Midi et la cité de Carcassonne. De Montpellier jusqu'à Perpignan, elle est traversée par une route des vins des plus ensoleillées...
Parmi les vedettes du vignoble, on compte notamment :
Un peu moins connus, aux abords de Carcassonne, n'oublions pas de citer le Malepère et le Cabardès.
Le Languedoc bénéficie en outre de deux appellations régionales : l'AOC Clairette-du-Languedoc et l'AOC Languedoc. Cette dernière étant riche d'une quinzaine de dénominations géographiques, les plus subtiles amateurs pourront y retrouver autant de nuances et de terroirs.
La présentation du Languedoc ne serait pas complète en ne parlant que de ces AOC : ceux-ci ne représentent "que" 16% des vignes. Le Languedoc, c'est aussi une terre de vins IGP (indication géographique protégée). Avec son IGP régionale Pays d'Oc, ses 2 IGP départementales (Aude et Hérault), ses 14 IGP de petites zones ainsi qu'une quinzaine de dénominations locales, on retrouve une véritable pyramide d'IGP. Et c'est sans compter les IGP départementales Côtes-Catalanes (essentiellement dans le Roussillon) et Gard (en commun avec la Vallée du Rhône) !
Pays : France
tempéré méditerranéen
2 686 h/an
699 mm/an
17,9 °C
35 379 ha
6 182
1 112 185 hl
202 400 ha
27 030
10 660 000 hl
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