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Bientôt, la carte des vins de la région : Provence
La belle Provence abrite l'un des vignobles les plus attachants du terroir français... et assurément le plus ancien ! C'est en effet près de Marseille, que les colons grecs phocéens installèrent les premières vignes du pays peu après la fondation de la ville, plus de 500 ans avant notre ère. Leur progression vers Nice (Nikaia), Antibes (Antipolis), Arles (Arelate), Agde (Agathé) et bien d'autres comptoirs, popularisera la culture et la consommation du vin dans toute la Provence, et même au-delà, puisque le littoral hellénisé fut une véritable porte d'entrée pour la culture vinicole en Gaule - la ville d'Ampuis, dans les côtes-du-rhône, tirant ainsi son nom du grec emporion, qui signifiait simplement comptoir. Après la pax romana, le souci des vignes sera repris au premier chef par les abbayes provençales, notamment Saint-Victor (Marseille), Saint-Honorat (sur l'île de Lérins), le Tholonet et Montmajour.
Si les vignes provençales connaissent une grande variété de terrains - on y trouve aussi bien des schistes, du grès, des sables ou des marnes calcaires - elles ont en commun un ensoleillement exceptionnel - partout supérieur à 2700 heures annuelles - ainsi qu'une forte chaleur - avec des moyennes annuelles de 13 à 15°C. Les précipitations sont en moyenne annuelle assez substantielles - entre 600 et 900 mm - mais nettement regroupées de septembre à mars. Au sein du vignoble, la variété climatique provient pour l'essentiel du rôle du mistral, localement important, et surtout de la distance à la côte, qui peut occasionner jusqu'à trois semaines d'écart de maturité.
Les cépages types du vignoble sont, en rouge, le Grenache N, le Mourvèdre, le Cinsault, le Tibouren N et la Syrah - avec en secondaires le Cabernet Sauvignon et le Carignan N. En blancs, prédominent la Clairette, le Vermentino (ou Rolle) et l'Ugni blanc - devant le Sémillon.
La Provence est d'abord connue pour ses rosés - plus des trois quarts de la production, la première en France. Fruités, légers et agréables, ils se boivent plutôt jeunes et, comme leur patrie, s'associent spontanément à la convivialité estivale. Avec ses blancs, ils partagent un certain nombre d'arômes légers mais évocateurs, floraux et fruités : agrumes, genêt, fenouil, acacia, tilleul, résine, thym, romarin ou tabac. Les esprits taquins remarqueront qu'il ne manque plus que la cigale, ce qui est finalement heureux... D'autres vins clairs sont cependant plus charnus, comme les rosés du coteau-varois (pêche, framboise, fraise...). Les rouges, minoritaires, sont en général plutôt légers et équilibrés - ce qui n'obère pas des productions plus corsées sur quelques terroirs locaux, comme les Bandols (truffe, sous-bois), les Palettes (animal, fruits noirs) ou les Coteaux-des-Baux-de-Provence (ambre, gibier).
Les rosés de Provence s'accordent à merveille aux grillades et apéritifs. Les blancs se prêteront généralement très bien aux fruits de mer et soupes de poisson. Quant aux rouges, ils accompagnent richement la plupart des tons d'une cuisine méditerranéenne, des légumes grillés à l'osso buco, en passant par le risotto.
La filière vinicole provençale produit annuellement un million d'hectolitres - dont 80% en rosé, le reliquat se partageant en 15% de rouges et 5% de blancs. Ce volume provient pour moitié des coopératives - une cinquantaine - et pour l'autre de plusieurs centaines de caves particulières. À noter que le vin de Provence est d'abord bu en France : l'export ne concerne que 11% des volumes - ce qui représente tout de même 15 millions de bouteilles. Ses rosés, notamment, sont ainsi très appréciés en Belgique et aux Etats-Unis.
La filière a progressivement obtenue la reconnaissance de plusieurs appellations, depuis la mention VDQS Côtes-de-Provence de 1951, qui fut plusieurs fois élargie, avant de se muter en AOC en 1977. Un arrêté ministériel de 1955 avait aussi défini un classement interne, qui distinguait 23 crus classés, dont 18 sont encore actifs - à l'instar du Château de Brégançon. Depuis 2005, l'AOC Côtes-de-Provence peut aussi accueillir la mention Sainte-Victoire dans les Bouches-du-Rhône, ainsi que Fréjus, Pierrefeu et La Londe (depuis 2008) dans le Var.
Le vin est une raison parmi d'autres de visiter la Provence... et l'un des meilleurs prétextes pour l'explorer hors saison ! L'art de la vigne est au cœur de la route des Hauts Lieux de Provence. À ne pas manquer, notamment : la Maison des Vins Côtes de Provence, sur la commune des Arcs, dans le Var.
D'Avignon à Nice, la région possède aujourd'hui près de 27 000 hectares plantés - une surface considérable, au vu de ces deux ennemis successifs qu'auront été le phylloxéra et la pression immobilière, qu'évidemment peu de vignobles subissent avec une telle intensité.
En son cœur, l'appellation Côtes-de-Provence tient à elle seule 20 300 hectares - avec 4 dénominations géographiques, elle est répartie sur 84 communes, entre Var, Bouches-du-Rhône et Alpes-Maritimes. Elle est jouxtée, juste à l'est de la ville d'Aix-en-Provence par l'AOC communale Palette.
À l'ouest, elle est prolongée par les Les-Baux-de-Provence et les Coteaux-d'Aix-en-Provence ; au centre par les Coteaux-Varois-en-Provence ; à l'est par l'exclave du Bellet niçois ; et sur son littoral le plus méridional, par le Cassis et le Bandol.
Juste au nord, dans le pays de Giono autour de Manosque et de Forcalquier, on recontre les vignes de Pierrevert (anciennement « Coteaux de Pierrevert »). Mais sans s'en apercevoir, on a déjà passé la frontière avec la Vallée du Rhône...
Pays : France
tempéré méditerranéen
2 899 h/an
665 mm/an
18,9 °C
29 193 ha
3 397
1 349 056 hl
40 219 ha
6 140
1 998 578 hl
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